Wilfried Dsainbayonne

Né en 1993, vit et travaille à Lille, France.

Avec une pluralité d’approches plastiques et une certaine logique DIY, le travail de Wilfried Dsainbayonne se joue des conventions d’usage et détourne les fonctionnalités attendues des objets. À la fois observateur et acteur, il propose ses propres unités de mesures du réel. La transformation d’outils habituels amène les gestes intériorisés à se déplacer, à se rapprocher d’autres répertoires et contextes, mais aussi à se frotter à l’absurde - voire à provoquer une mise en danger de celui ou celle qui les manipule. Ces nouvelles chorégraphies ouvrent toutefois une alternative à une condition normée, et construisent - comme tous nos rituels personnels - une réalité spécifique et singulière. Wilfried Dsainbayonne pense et ajuste ainsi les objets et les gestuelles tel un conteur qui, en piochant dans son répertoire d’expériences, déploie un récit polyphonique empli de savoirs situés.

résidence

15.11.23 – 14.12.23

Résidence 100 jours,
à Clermont-Ferrand

11.04.23 – 09.05.23

Résidence 100 jours,
à Clermont-Ferrand

09.01.24 – 29.02.24

Résidence 100 jours,
à Clermont-Ferrand

exposition

29.02.24, 18:30

Exposition,
à Artistes en résidence, la Diode, Clermont-Ferrand

Angles morts et pointes d’iceberg

Nicola Bizzarri (IT), Wilfried Dsainbayonne (FR), Smári Róbertsson (IS/NL), Anaïs Touchot (FR)

29 février 2024 18h30-21h00
à Artistes en résidence, la Diode
190, bd Gustave Flaubert, Clermont-Ferrand

À Artistes en résidence (A·R), nous aimons la métaphore de l’iceberg pour évoquer le monde de l’art. Tous deux comportent une partie émergée, exposée au grand jour, ainsi qu’une autre, évoluant dans l’ombre - dont la taille plus imposante permet de porter la première et de lui assurer sa visibilité. Les résidences d’artistes, et le travail de recherche et de création en général, rendent ainsi possibles les expositions et autres formes de diffusion publique, tandis que la réalité du métier d’artiste reste largement méconnue. Sous les croyances et mythes romantiques de la vie d’artiste se cache ainsi souvent un travail de production, d’administration et de communication éreintant, exercé dans des conditions précaires et concurrentielles. A·R souhaite, par son activité, soutenir et rémunérer les artistes pour cette partie moins visible de leur travail : la recherche et l’expérimentation, sans obligation de finaliser une production. Les artistes invité·es ont néanmoins la possibilité de présenter leur pratique aux publics, afin de l’ancrer dans le lien social sans lequel elle ne saurait exister.

Le 29 février 2024, quatre artistes actuellement en résidence à A·R présentent ainsi des œuvres à des stades de développement variés. Tou·tes les quatre partagent une façon d’interroger les mythes, anciens ou contemporains, en tentant de comprendre leur construction, leurs mutations et leur survivance au sein de sociétés, de cultures et d’époques différentes. Anaïs Touchot (FR) nous propose dans l’Académie de la croûte de percer le mystère de la figure de l’artiste afin de pouvoir, nous aussi, en adopter la posture. Nicola Bizzarri (IT) s’intéresse aux représentations symboliques du pouvoir et leur injection discrète dans nos intérieurs domestiques par le biais de bibelots et d’objets décoratifs. Smári Róbertsson (IS/NL) nous transmet son goût pour les légendes locales, souvent sombres, dont la tradition orale produit des versions divergentes qui gravitent autour d’une critique sociale et politique camouflée. Wilfried Dsainbayonne (FR) prend quant à lui une histoire intime comme départ de ses recherches : le retour de son père dans son pays natal du Congo, devenant par son absence une figure entourée de mystères, protagoniste de récits rocambolesques.

Le public, au détour des espaces de travail que A·R partage avec le collectif Les ateliers, découvre ainsi quatre manières de désaxer les regards vers les angles morts, quatre façons de gratter la surface du visible pour comprendre comment adviennent et circulent les récits. Les artistes proposent de nouvelles histoires (avec un h minuscule), qui renversent les échelles de valeur, frottent le personnel au collectif et l’ici à l’ailleurs, pour faire surgir une interrogation profondément politique sur les processus d’écriture même de l’Histoire (avec un H majuscule).