Smári Róbertsson

Né en 1992, vit et travaille entre Amsterdam et Reykjavik.

Artiste islandais basé entre Amsterdam et Reykjavik, Smári Róbertsson prête attention à différentes formes de récit, et forme un corpus qui a trait autant à la mythologie qu’à la proximité d’un quotidien. Le folklore de son pays natal et ses modes de transmission deviennent un matériau qu’il décontextualise et mêle à sa propre actualité. L’oralité, comme elle le fut jadis, occupe une place importante pour Smári Róbertsson et se place en trait d’union de ses différentes propositions.
Avec de nombreuses collaborations et des formes qui naviguent entre installation, performance, peinture, écriture et musique, son travail trace les sillons d’une balade anachronique et imaginaire. Nous pouvons y croiser des sabots de bois, Franck Sinatra, un tympan de baleine ou encore l’artiste, qui se dépeint comme l’intermédiaire d’un triangle amoureux avec son patron et son propriétaire. Il questionne ainsi les notions de rôle et d’identité, aussi éphémères soient-ils, et les place au travail d’une fable malicieuse et finalement résolument contemporaine.

smarirobertsson.com

résidence

15.01.24 – 29.02.24

Résidence croisée Reykjavík,
à Clermont-Ferrand
en partenariat avec Nýlistasafnið (The Living Art Museum), l'Ambassade de France en Islande, l’Alliance Française Reykjavík et SÍM residency. Soutien financier de Ardian.

exposition

29.02.24, 18:30

Exposition,
à Artistes en résidence, la Diode, Clermont-Ferrand

Angles morts et pointes d’iceberg

Nicola Bizzarri (IT), Wilfried Dsainbayonne (FR), Smári Róbertsson (IS/NL), Anaïs Touchot (FR)

29 février 2024 18h30-21h00
à Artistes en résidence, la Diode
190, bd Gustave Flaubert, Clermont-Ferrand

À Artistes en résidence (A·R), nous aimons la métaphore de l’iceberg pour évoquer le monde de l’art. Tous deux comportent une partie émergée, exposée au grand jour, ainsi qu’une autre, évoluant dans l’ombre - dont la taille plus imposante permet de porter la première et de lui assurer sa visibilité. Les résidences d’artistes, et le travail de recherche et de création en général, rendent ainsi possibles les expositions et autres formes de diffusion publique, tandis que la réalité du métier d’artiste reste largement méconnue. Sous les croyances et mythes romantiques de la vie d’artiste se cache ainsi souvent un travail de production, d’administration et de communication éreintant, exercé dans des conditions précaires et concurrentielles. A·R souhaite, par son activité, soutenir et rémunérer les artistes pour cette partie moins visible de leur travail : la recherche et l’expérimentation, sans obligation de finaliser une production. Les artistes invité·es ont néanmoins la possibilité de présenter leur pratique aux publics, afin de l’ancrer dans le lien social sans lequel elle ne saurait exister.

Le 29 février 2024, quatre artistes actuellement en résidence à A·R présentent ainsi des œuvres à des stades de développement variés. Tou·tes les quatre partagent une façon d’interroger les mythes, anciens ou contemporains, en tentant de comprendre leur construction, leurs mutations et leur survivance au sein de sociétés, de cultures et d’époques différentes. Anaïs Touchot (FR) nous propose dans l’Académie de la croûte de percer le mystère de la figure de l’artiste afin de pouvoir, nous aussi, en adopter la posture. Nicola Bizzarri (IT) s’intéresse aux représentations symboliques du pouvoir et leur injection discrète dans nos intérieurs domestiques par le biais de bibelots et d’objets décoratifs. Smári Róbertsson (IS/NL) nous transmet son goût pour les légendes locales, souvent sombres, dont la tradition orale produit des versions divergentes qui gravitent autour d’une critique sociale et politique camouflée. Wilfried Dsainbayonne (FR) prend quant à lui une histoire intime comme départ de ses recherches : le retour de son père dans son pays natal du Congo, devenant par son absence une figure entourée de mystères, protagoniste de récits rocambolesques.

Le public, au détour des espaces de travail que A·R partage avec le collectif Les ateliers, découvre ainsi quatre manières de désaxer les regards vers les angles morts, quatre façons de gratter la surface du visible pour comprendre comment adviennent et circulent les récits. Les artistes proposent de nouvelles histoires (avec un h minuscule), qui renversent les échelles de valeur, frottent le personnel au collectif et l’ici à l’ailleurs, pour faire surgir une interrogation profondément politique sur les processus d’écriture même de l’Histoire (avec un H majuscule).