Né en 1985, vit et travaille entre Londres, Angleterre et Paris, France.
Russell Perkins est un artiste de l’échange et de la collaboration. Chacun de ses projets récents implique un partage de savoirs, de pratiques et de méthodes entre connaisseur·euses divers·es, incluant détectives, joueur.euse de poker, chercheur.euse en médecine légale et acteur.ices des marchés financiers. La pratique pluridisciplinaire de Russell Perkins révèle les affects réciproques des phénomènes économiques et corporels. Prenant pour outils et matériaux flux de données informatiques et prélèvements scientifiques, il conçoit des expériences sensibles, visuelles et auditives qui nous invitent à être attentif·ves aux rouages occultes d’un capitalisme omniprésent qui oriente nos mouvements et régit les corps. Les champs de l’incertitude, de l’indicible et de l’arbitraire deviennent ainsi le terrain d’investigation des équilibres précaires des marchés, des systèmes, des rituels, et des individus qui les habitent. Les bruits y deviennent musicaux, les dissonances harmonieuses, les prises de risques pérennes. Le détournement d’informations factuelles, supposément objectives et souvent capitalisables, résulte en un jeu sensible et critique de nos relations à la connaissance et au temps. Pour Russell Perkins, la résidence 100 jours sera l’occasion de poursuivre ces recherches et pratiques collaboratives, nourries d’une implication personnelle au sein des communautés queer, et d’un engagement de longue date dans les luttes anticarcérales. De fait, la pratique partagée apparaît alors comme un appel à développer des modes relationnels moins coercitifs, ouverts à des formes de militantisme et d’action politique collective renouvelées.