Né·e en 1984, vit et travaille à Berlin, Allemagne.
On dit que les mots sont des armes. Chez etaïnn zwer, ils sont bien plus que cela. L’auteur-artiste, membre du collectif RER Q, parle de “couteaux (pour étaler du beurre)”. Ses mots, ainsi, sont tranchants et doux à la fois, ils sont pluriels, changeants, fluides, ils coulent les uns dans les autres, ou plutôt : se jettent les uns sur les autres, s'emboîtent comme dans des mêlées de corps, s’absorbent, se mangent (au beurre), dans une ivresse nocturne nommée désir. Des mots en chaleur et en couleur disent les corps et en deviennent, deviennent chair, se glissent sous la peau, entaillent, dissèquent, telles des lames de rasoir - des armes, donc, en fin de compte. L’écriture d’etaïnn zwer transpire l’urgence et la vitesse, haletante, elle nous embarque en mobylette débridée dans une course à travers des clubs de nuit à ciel ouvert, ambiance fête foraine abandonnée. Pendant sa résidence de 100 jours à Clermont-Ferrand, etaïnn zwer prend comme ligne de départ son dernier ouvrage, Bleu nuit, blouson rose, pour en tirer des formes performatives incarnées, afin d’ancrer ses mots dans un présent qui menace à tout moment de nous échapper.